Appel de communications: Colloque 2025 de la Société bibliographique du Canada

Appel de communications
Colloque 2025 de la Société bibliographique du Canada
5–6 juin, George Brown College, Toronto

Nouvelles histoires des petites maisons d’édition

L’édition indépendante ou de petite presse est un phénomène majeur dans l’histoire de l’imprimerie et de la production littéraire. Alors que les plus grandes maisons d’édition rationalisent leur production, fusionnent en conglomérats, consolident leur domination du marché et multiplient leurs profits, des centaines de petites maisons d’édition surgissent pour les imiter ou pour s’opposer à elles, pour permettre tout ce que le capital néglige, de l’expression personnelle et la représentation locale jusqu’à la résistance et à l’expérimentation. Les petites maisons d’édition permettent la créativité, mais non sans risque : elles promettent une prise de conscience individuelle et régionale, mais à un prix. Les petites maisons d’édition sont tour à tour célébrées pour leur indépendance et méprisées pour leur pauvreté. Elles semblent jouer un rôle clé dans la carrière de nombreux auteurs.

John B. Thompson a décrit l’industrie du livre en termes de polarisation : à mesure que les grands éditeurs augmentent leurs profits, les petits éditeurs se multiplient (Merchants of Culture: The Publishing Business in the Twenty-First Century). Cette polarisation et son effet sur la fiction ont été analysés plus récemment par Dan Sinykin (Big Fiction: How Conglomeration Changed the Publishing Industry and American Literature). La production culturelle des petites maisons d’édition est vaste dans sa diversité, de la poésie et des romans aux catalogues d’exposition et aux affiches, en passant par les périodiques hybrides imprimés en numérique. L’étude de Kirsten MacLeod sur les petits magazines aux États-Unis au XIXe siècle a non seulement révélé que l’attrait moderniste du XXe siècle pour cette forme s’inscrivait dans une histoire plus longue, mais a aussi montré à quel point la plupart des petits magazines étaient éphémères (American Little Magazines of the Fin de Siècle: Art, Protest, and Cultural Transformation). Julien Lefort-Favreau a exploré la diversité de ce que signifie l’édition « indépendante » (créative, de niche, alternative, indépendante, underground, contre-culturelle, avant-gardiste, radicale, etc.), en observant que « l’indépendance » relève non seulement d’une position mais de la parole (Le luxe de l’indépendance: Réflexions sur le monde du livre). Si les bibliothèques n’ont réussi à collecter qu’une fraction de ce qui a été produit, les études littéraires et historiques ont eu tendance à ne se concentrer que sur une fraction de ce qui a été conservé. La plupart des histoires des maisons d’édition indépendantes se concentrent sur les mêmes acteurs importants : au Canada anglais, il s’agit de Contact Press (Montréal puis Toronto, 1952-1966) et de Coach House Press (Toronto, 1965-), associés respectivement au modernisme et au postmodernisme. Mais chaque maison d’édition est différente : chacune mérite sa propre histoire.

Pour son congrès annuel de 2025, la Société bibliographique du Canada invite de nouvelles études sur la petite presse, le petit magazine ou l’initiative d’édition indépendante au Canada ou ailleurs, quelle que soit la définition de ces termes clés. Qu’a accompli l’édition indépendante et dans quel cadre de signification faut-il comprendre cette réussite? Les contributions bibliographiques, historiques, littéraires et/ou théoriques sont les bienvenues, tout comme les méthodes basées sur les sciences de l’information et de la bibliothèque ou les humanités numériques. Les propositions sur les réalisations des femmes et/ou des personnes BIPOC ou LGBTQIA+ sont particulièrement sollicitées. Les petites maisons d’édition sont diverses et nombreuses, elles sont dispersées à travers les périodes et les lieux de l’histoire du livre, et elles laissent un riche témoignage dans leurs publications et dans leurs archives, même si plupart d’entre elles n’ont pas encore fait l’objet d’un travail historique.

Des communications sur d’autres sujets sont également bienvenues. Les propositions des chercheur·se·s en début de carrière et d’étudiant·e·s sont particulièrement les bienvenues.

Les propositions peuvent être produites en anglais ou en français. Les propositions, soumises via ce formulaire en ligne, doivent comprendre les éléments suivants :

  • Titre de la communication
  • Résumé indiquant le thème, le contexte et les diverses méthodes utilisées (max. 250 mots)
  • Biographie (50 à 100 mots) comprenant le nom complet, le titre professionnel (par exemple : étudiant diplômé, professeur adjoint, chercheur indépendant, etc.) et l’affiliation professionnelle et/ou le lieu de représentation.

Les candidats au Prix nouveau chercheur (voir ci-dessous) doivent également inclure :

  • Lettre de motivation d’une page qui met en évidence l’intérêt du candidat et son admissibilité au prix; 
  • Curriculum vitae (maximum de trois pages); 
  • Preuve confirmant le statut d’étudiant ou encore l’obtention d’un diplôme de 2e ou 3e cycle au cours des deux dernières années (copie du diplôme, copie de la carte étudiante ou relevé de notes officiel ou non). 

Soumettre une proposition

Les communications seront présentées en personne. Le colloque ne sera ni en ligne ni en format hybride.

Date limite : 31 janvier 2025

Prix nouveau chercheur

Le Prix nouveau chercheur vise à reconnaître le travail d’un chercheur en début de carrière. Les domaines privilégiés sont l’histoire du livre et de l’imprimé ainsi que la bibliographie, incluant les études sur la création, la production, la publication, la distribution, la transmission, l’histoire, et les usages des imprimés, des manuscrits ou des documents électroniques. La préférence sera accordée aux sujets ayant une dimension canadienne.

Une version révisée et remaniée de la communication, soumise à une évaluation par les pairs, pourra ensuite être publiée dans les Cahiers de la Société bibliographique du Canada / Papers of the Bibliographical Society of Canada. Le prix est également accompagné d’une bourse de 500 $ afin de couvrir les frais associés à la participation au colloque ou à la recherche elle-même. Enfin, le lauréat bénéficiera d’une adhésion gratuite d’une année à la SbC.

Sont admissibles les étudiants de toutes nationalités inscrits à la maîtrise ou au doctorat, de même que toute personne ayant complété un programme de 2e ou de 3e cycle au cours des deux années précédant la date de la convocation. Les personnes occupant un poste menant à la permanence ou bénéficiant d’un engagement continu ne sont pas admissibles, non plus que les membres de l’exécutif de la SbC.

Prix Greta Golick

Le Prix Greta Golick est offert annuellement depuis 2022 afin de reconnaître et soutenir l’éducation d’étudiant·e·s diplômé·e·s et de chercheur·euse·s en début de carrière en facilitant leur participation à la Conférence annuelle de la Société. Ce prix est nommé en l’honneur de la Dre Greta Golick (1956-2018), dont les recherches et l’enseignement ont laissé un souvenir empreint d’admiration et de gratitude. Les fonds du prix, inaugurés avec une somme résiduelle accordée à la BSC-SbC par l’Association canadienne pour l’étude de l’histoire du livre (ACÉHL) lors de sa dissolution, sont soutenus par des dons généreux à la mémoire de la Dre Golick. Le prix est également accompagné d’une bourse de 250 $ destinée à permettre aux récipiendaires d’assister à la Conférence annuelle ou de financer les coûts associés à leurs recherches.

Les étudiant·e·s actuellement inscrit·e·s à un programme de maitrise ou de doctorat, ainsi que ceux·celles ayant déjà obtenu un diplôme au sein d’un tel programme dans les cinq dernières années (à compter de la date de remise du diplôme), quelle que soit leur nationalité, sont admissibles. Les individus titulaires de postes permanents ou menant à la permanence, ainsi que les membres du Comité des prix et du Conseil de la SbC, ne sont pas admissibles. Il n’y a aucune restriction quant au sujet de recherche, à condition qu’il soit lié à un aspect de la bibliographie ou de l’histoire du livre.

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